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Kayak et randonnée au Spitzberg, comment bien se préparer

Partir au Spitzberg en raid kayak et randonnée nécessite une préparation particulière pour profiter pleinement de ce sublime bout du monde. Quand on grimpe si haut en Arctique, un bon équipement et une organisation bien ficelée durant toute l’expédition est essentielle. Voici quelques conseils pour bien préparer et bien vivre son expédition kayak et randonnée au Svalbard.

Voyage au Spitzberg, kakan et randonnée au Svalbard

1. Préparer son paquetage

Première règle avant de partir sur le terrain, reconditionner ses affaires personnelles. On emmène avec nous uniquement le strict minimum !

Reconditionnement des affaires personnelles

Lorsque nous partons sur un raid en itinérance en kayak, cela implique un ou plusieurs changements de camp durant le circuit. Nous prenons toutes les affaires avec nous à chaque fois :

  • les tentes ;
  • les bottes ;
  • les chaussures de randonnée ;
  • nos sacs étanches ;
  • nos duvets ;
  • les poubelles…

Nous ne laissons aucune trace de notre passage. Il est donc nécessaire de voyager léger afin de pouvoir tout rentrer sur les kayaks. Nous devons reconditionner nos affaires dans un sac étanche de 13 litres. Quand nous voyons la taille du sac nous nous disons que cela ne va jamais rentrer ! Mais nous mettons sur nous une partie de nos affaires (collant, pantalon de randonnée, t-shirt, polaire et veste coupe-vent) et dans le sac nous avons le strict minimum :

  • un change complet ;
  • une doudoune compacte ;
  • un bonnet ;
  • une paire gants ;
  • une trousse de toilettes avec le « minimum vital ».

À la fin, il reste même un peu de place !

2. Organisation du camp

Nous organisons le camp en plusieurs zones et créons un camp pensé « ours blanc » :

  • La zone chambre où se situent les tentes où nous dormons. Nous n’avons pas le droit de laisser de la nourriture ou nos trousses de toilettes dans nos tentes !
  • La zone de repas avec la tente Mess où nous prenons nos repas et où nous nous retrouvons lorsque nous rentrons de notre journée d’expédition.
  • Le garde-manger. Nous mettons une une bâche à 100 mètres du camp sous laquelle nous rangeons toute notre nourriture ainsi que nos trousses de toilettes.
  • Les toilettes sont placées de l’autre côté du camp, à proximité de la mer. Nous les fabriquons avec les matériaux trouvés sur la plage. Généralement il s’agit de construire une petite palissade avec le bois flotté trouvé dans les environs.
Camp de Svéa au Svalbard

Camp de Svéa, Svalbard

Si nous emmenons de quoi manger avec nous, en revanche, il faut nous débrouiller sur place pour trouver de l’eau.

S’approvisionner en eau

L’eau que nous buvons et utilisons pour nos repas est récupérée dans les petits lacs d’eau douce autour du camp. Nous pouvons la boire sans problème. Notre guide en fait bouillir en grande quantité pour remplir nos thermos. Ces derniers seront de précieux alliés lors de nos excursions et de nos tours de garde pour nous réchauffer.

L’esprit d’équipe

Les camps au Spitzberg sont participatifs, chacun aide aux différentes tâches qui permettent le bon déroulement du séjour : aider à la préparation des repas, faire la vaisselle, récupérer de l’eau potable, porter le pique-nique pour le midi…

Du fait de la présence de l’ours, le guide est armé et nous sommes obligés de rester groupés dans le camp comme durant les randonnées. Nous ne pouvons pas nous éloigner, ce qui implique d’apprécier la vie en communauté et de s’adapter en fonction du niveau de chacun lors des randonnées ou des excursions en kayak de mer.

Randonnée et vue sur le fjord d'Ekman au Spitzberg

Repos au sommet, admiration de la vue sur le fjord d’Ekman

3. Bien vivre à l’heure du camp

La vie au camp nécessite une organisation particulière notamment vis-à-vis des ours polaires qui vivent sur l’archipel.

Notre propre décalage horaire

Tout d’abord nous vivons à l’heure du camp, c’est à dire que nous fixons une heure propre à notre groupe. Quand à la fin de la journée, tout le monde part se coucher, on décrète qu’il est minuit et actionnons un réveil qui durera 10 heures. Ce fonctionnement nous plonge parfois dans un décalage de quelques minutes à quelques heures par rapport à l’heure de Longyearbyen. Cela permet de pouvoir s’adapter aux conditions climatiques puisqu’il fait jour tout le temps (même à la fin du mois d’août). Cette gestion de l’heure permet également de déterminer des heures fixes pour les tours de garde. 

Les tours de garde

Les tours de garde commencent à minuit heure du camp, c’est-à-dire une fois que tout le monde est couché. Les personnes de garde restent éveillées pendant deux heures et font un tour sur un parcours défini par le guide. L’objectif est de s’assurer que les ours polaires ne sont pas à proximité. Nous avons à notre disposition une veste très chaude mais surtout une paire de jumelles ainsi que le pistolet d’alarme dont nous avons appris à nous servir à notre arrivée à Longyearbyen. Si la personne de garde aperçoit un ours polaire, elle est chargée de réveiller le guide qui prendra les mesures nécessaire afin de l’éloigner du camp.

4. Seuls au monde dans un désert arctique

Dès que le bateau nous dépose dans la toundra, nous passons une semaine « seuls au monde ». Nous sommes au milieu du désert arctique du Svalbard, dans une nature magnifique, vierge et encore préservéeNous nous habituons vite au silence qui règne et aux nouveaux sons qui nous entourent : le grondement des glaciers, le crépitement des icebergs, le cri des oiseaux.

Paysage arctique Svalbard, Spitzberg

Seul face à l’immensité et la puissance du Svalbard

L’expérience du tour de garde : un silence polaire

Nous sommes toujours en groupe sauf lorsque nous dormons ou sommes en tour de garde. C’est d’ailleurs lors des tours de garde que nous nous rendons encore plus compte de la puissance de la nature, du fait d’être seul au monde dans ce désert polaire. Nous passons deux heures à observer la nature, à scruter l’horizon et la mer pour nous assurer que l’ours n’est pas là. Nous ne le croiserons peut-être pas mais nous croiserons le chemin des rennes du Svalbard, des renards polaires, des sternes arctiques ou encore des guillemots à miroir.

renard arctique au Svalbard, Spitzberg

Joli petit renard arctique au Svalbard

Nous sommes sans-cesse émerveillés par les couleurs des montagnes, des glaciers, des icebergs, et les magnifiques panoramas depuis les crêtes ou les paysages depuis nos kayaks. Selon la météo les couleurs changent, les reliefs se cachent ou au contraire ressortent encore mieux et se reflètent dans les lacs…

Alors, prêts pour l’aventure au Svalbard ?

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