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Traversée du lac Baïkal : bivouac et marche sur la glace

C’est aux confins de la Sibérie que nos équipes 66°Nord ont tracté leurs pulkas en mars dernier pour une expédition exceptionnelle sur la plus grande réserve d’eau douce du monde : le lac Baïkal. Quentin, responsable 66°Nord et guide arctique, nous raconte l’expédition.

La Baikal, Russie ©Quentin Beauvy, responsable 66°Nord

La Baikal, Russie ©Quentin Beauvy, responsable 66°Nord

Durant deux mois, le froid sibérien fige l’eau et transforme le lac Baïkal en la plus grande patinoire du monde, enviée par tous les joueurs de curling et les futurs Philippe Candeloro ! C’est la période que nous avons choisie pour effectuer la traversée de ce lac en autonomie sur 120km d’Ouest en Est durant une dizaine de jours. Six valeureux voyageurs, habitués des expéditions polaires de 66, se sont lancés dans l’aventure en compagnie d’Hervé Bouty, notre guide arctique, spécialiste de la région.

Expédition sur le lac Baïkal

L’expédition a démarré sur la rive Ouest du lac. Chaque pas sur la glace vive et translucide donne un sentiment unique de marcher en apesanteur. Le froid nous rappelle toutefois vite que nous ne sommes pas des dieux et que nous devons marcher pour ne pas nous refroidir. Nous prenons la direction des ilots figés par la glace sur lesquels trônent les stupas, spécifiques à cette région aux croisements de la Russie orthodoxe et de la Mongolie bouddhiste.

Stupas le long du lac Baikal ©Quentin Beauvy, responsable 66°Nord

Stupas le long du lac Baikal ©Quentin Beauvy, responsable 66°Nord

Nous installons ensuite notre premier camp sur la côte, aux bord du lac, abrité par les conifères. Montage des tentes, feu de camp, contemplation du coucher de soleil sur la glace et repas tous ensemble sous la tente mess seront désormais notre quotidien… A chaque montage et démontage de camp, nous prenons soin de ne laisser aucune trace de notre passage. Nous profitons de cette nature sauvage telle qu’elle est et faisons en sorte de la laisser telle qu’elle était en partant. Un point important des valeurs de 66°Nord.

Bivouac sur la glace ©Flo Le Priol

Bivouac sur la glace ©Flo Le Priol

Au réveil, nous observons des traces de pas au milieu du camp. Notre imaginaire s’emballe, « un renard », « non, un glouton », « une zibeline, l’animal emblématique du lac ? ». Le Baikal ne dévoile pas ses mystères si facilement…

L’expédition se poursuit et chaque jour nous réserve son lot de découvertes, d’imprévus et d’émerveillement. Sur cette première partie, les paysages sont variés puisque nous rejoignons vite les bords de l’île d’Olkhone, ses steppes enneigées, sa côtes aux grottes de glaces impressionnantes et ses maisons en bois figées dans les glaces. Nous remontons le temps en même temps que les glaces du Baikal. 

Grottes de glace au Baikal ©Quentin Beauvy, responsable 66°Nord

Grottes de glace au Baikal ©Quentin Beauvy, responsable 66°Nord

Les campements sont tous plus beaux les uns que les autres. Des chevaux sauvages nous accompagnent sur l’île d’Olkhone. Nous arrivons ensuite à la station météo d’Ouzury, au nord de l’île, où vivent à l’année quelques habitants coupés du monde. 

Nous entamons enfin notre traversée finale du lac. Trois jours sur cette immensité de glace, cette glace vivante, en mouvement, à l’image de la banquise arctique. Elle nous offre un spectacle permanent, tantôt lisse et luisante nous permettant d’évoluer aisément, tantôt chaotique, formant des barrières de blocs de glace bleue turquoise que nous devons franchir en nous entraidant, moyennant des réunions de chantier aboutissant à des portages mémorables. Nous nous prenons vite pour des explorateurs polaires sur la banquise du haut arctique face à cette étendue gelée.

Randonnée sur le lac Baikal avec pulka ©Flo Le Priol

Randonnée sur le lac Baikal avec pulka ©Flo Le Priol

Sur cette banquise, nous ne verrons pas d’ours. Ils attendent tranquillement dans leurs tanières sur les hauteurs en regardant amusés les petits bipèdes colorés que nous sommes, se balader sur les glaces où il n’y a rien à manger. Ils s’interrogent en nous voyant brinquebaler nos petites luges derrières nous avec nourriture et matériel de bivouac. Pour eux nous sommes certainement une sorte d’escargot des glaces. Pourtant, la vie demeure, puisque sur la glace, nous apercevons sur notre route des nerpas, une des seules espèce de phoques d’eau douce du monde. Ils se dorent la fourrure sur la banquise afin d’avoir de belles couleurs pour l’été !

Bivouac sur la glace

Les bivouacs sur la glace resteront mémorables. Nous sommes au milieu du lac, installés dans des sacs de couchage grand froid. Sous nos matelas : 1 mètre de glace puis  1300 mètres d’eau. Les bulles de gaz remontant des profondeurs qui s’explosent sur la banquise avec un bruit sourd nous surprennent au début, avant de nous bercer.

Bivouac sur la glace ©Flo Le Priol

Bivouac sur la glace ©Flo Le Priol

La traversée s’achève. Nous réduisons notre rythme de marche, comme pour en profiter encore, et décaler le moment où nous retrouverons la civilisation. Heureusement, l’arrivée sur la côte Est amplifie davantage le dépaysement. Nous retrouvons la taïga et sommes accueillis chez l’habitant pour un repas traditionnel gargantuesque chez Galina. Ce retour en douceur se ponctue avec un banya traditionnel, le sauna russe

La fin du voyage nous conduit en République de Bouriatie pour découvrir l’un des plus grand centre bouddhiste de Sibérie. Nous empruntons ensuite les rails du Transibérien en vue de rejoindre Irkoutsk, jolie petite ville soviétique longeant la rivière Angara d’où nous nous envolons pour la France…

Nos prochains voyages en Sibérie

Si le chant des glaces vous appelle, bonne nouvelle, nous reconduisons ce voyage au lac Baïkal ainsi que d’autres traversées du lac moins engagées en 2019

Et comme toujours sur nos séjours, nous avons l’avantage :

  • de fournir le matériel grand froid,
  • d’avoir un accompagnateur français pour assurer l’encadrement et la sécurité en soutien de l’équipe logistique russe,
  • d’avoir un relai météo quotidien avec nos équipes logistiques qui peuvent nous récupérer en cas de problème durant la traversée.

Bref, nous mettons tout en œuvre pour que nos participants puissent profiter au mieux de ce voyage hors norme, sur la banquise sibérienne…

Voilà sur quoi on marche, et c'est beau ! ©Quentin Beauvy, responsablle 66°Nord

Voilà sur quoi on marche, et c’est beau ! ©Quentin Beauvy, responsable 66°Nord

Les plus de cette expédition

  • La traversée exclusive en immersion à travers le lac Baikal,
  • Le matériel grand froid fourni,
  • La variété des paysages découverts au rythme de la marche.

Alors, vous venez avec nous ? De l’expédition engagée au séjour niveau facile, découvrez :

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