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Guide-logisticien au Spitzberg : un été pas comme les autres

Tom Christen a rejoint l’équipe 66°Nord en tant que logisticien et guide accompagnateur au Spitzberg l’été dernier. Premiers pas dans le haut arctique, découverte de l’archipel et intégration dans notre team Svalbard. Il raconte son expérience.

Kayak de mer au pied du glacier de Svéa ©Tom Christen, guide 66°Nord

Kayak de mer au pied du glacier de Svéa ©Tom Christen, guide 66°Nord

« En sortant de l’avion, je faisais mes premiers pas dans le haut Arctique, à 78°Nord. À ce moment-là, j’ai ressenti un mélange de plein de sentiments : du respect, de l’humilité et… une sorte d’apaisement. J’ai découvert ces paysages, cette lumière permanente, qui m’ont tous deux suivi pendant trois mois… trois mois à assurer la logistique sur la base Svalbard de 66°Nord, dans la seule ville du Spitzberg : Longyearbyen.

Mon job en tant que logisticien sur la base Svalbard

Mon job sur place a consisté à gérer l’organisation des voyages, être en contact avec les différents prestataires, gérer le matériel de la base aussi bien terrestre que nautique, entretenir le matériel, etc. Et dans tous cela, j’avais une irrépressible envie de partir à la découverte de ces fjords, des glaciers et des vallées aux contrastes subtils et apaisants.

Durant ces trois mois, j’ai eu la chance de m’imprégner de cette ambiance nordique et d’acquérir une expérience professionnelle riche et diversifiée. Le rythme de mon travail alternait entre des périodes d’activités (très) intenses nécessitant une capacité d’adaptation constante, et d’autres moments plus calmes, où il fallait entretenir et préparer le matériel pour permettre le bon déroulement des séjours kayaks et rando. J’ai également pu guider un peu par la suite.

Tom Christen, en mission réparation sur notre base Spitzberg ©Tom Christen

Tom Christen, en mission réparation sur notre base Spitzberg ©Tom Christen

Kayak de mer à l'entretien ©Tom Christen

Kayak de mer à l’entretien ©Tom Christen

Guide kayak et rando sur le terrain

J’ai commencé par co-guider, puis j’ai guidé seul deux voyages, deux camps de base au pied du glacier de Svéa dans l’Isfjord. Ce circuit se fait en étoile. Chaque jour, nous partions découvrir les environs :

  • en randonnée dans la toundra et sur les crêtes : un moyen parfait pour prendre conscience des étendues immenses de ces paysages et visualiser le terrain de vie de l’ours polaire.
  • en kayak de mer dans la baie parmi les icebergs et au pied du glacier : le crépitement des icebergs, le grondement du vêlage des glaciers, l’eau froide à 4°C, chargée de sédiments… toute une ambiance aussi folle que difficile à décrire. Bref, il faut le vivre pour comprendre.

Le soir on revenait au camp et on préparait un bon repas chaud dans la tente mess. Les nuits, nous organisions des tours de garde afin de surveiller le camp. Au Svalbard, nous sommes sur le territoire de l’ours polaire et un certain protocole s’applique pour se protéger et respecter l’animal.

Durant ces séjours, j’ai pu entrevoir l’ambiance si particulière que ces paysages peuvent nous transmettre avec ce jour permanent, la présence de l’ours polaire sur le territoire, ces paysages hostiles et magnifiques, la toundra, la faune arctique… mais aussi comprendre entièrement les subtilités et les particularités du guidage dans ces latitudes.

Notre groupe de voyageurs en août 2019, au pied du glacier de Svéa, sous un beau ciel bleu ©Tom Christen

Notre groupe de voyageurs en août 2019, au pied du glacier de Svéa, sous un beau ciel bleu ©Tom Christen

Faune et flore arctique du Spitzberg

Ici nous ne sommes pas chez nous, mais bien dans un environnement qui nous tolère durant un temps éphémère. Notre objectif est de voir sans être vus, de ne laisser aucune trace de notre passage et d’espérer que l’un des habitants des lieux veuille bien se montrer (rennes, renards, ours, phoques, bélugas…). En un mot, nous découvrons ces paysages grandioses de manière discrète, humble et respectueuse autant que possible du lieu et de ses habitants à plumes et à poils. 

La flore sensible et délicate nous montre à quel point il faut se faire petit si l’on veut espérer survivre dans ces conditions extrêmes. Le mois de juillet est le moment où elle s’exprime, et elle a des tonnes de choses à nous dire ! 

Randonnée dans la toundra, dans la baie de Svéa, Svalbard ©Tom Christen

Randonnée dans la toundra, dans la baie de Svéa, Svalbard ©Tom Christen

En bref, j’ai vécu 90 jours de lumière pour un été intense, un premier pied dans le monde polaire et la découverte d’un univers fascinant aux contraintes stimulantes