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Le lac Baïkal, joyau de la Sibérie

Début mars, je me suis envolée avec tout notre groupe de voyageurs direction la Sibérie et plus particulièrement, le lac Baïkal. Pour les Russes, le lac Baïkal « pénètre l’âme » et je ne peux que leur donner raison. Lac de glace à perte de vue, comment ne pas être touchée par ce spectacle glacé. Si vous ne connaissez pas le Baïkal et cherchez de futurs voyages hiver, en voici un à découvrir !

Lac Baïkal en Sibérie

Le lac Baïkal se situe en Sibérie. Avec ses 600 km de long et ses 80 km de large, il est appelé la « mer » par les Sibériens et pourrait contenir toute la Belgique ! Le lac Baïkal est également la plus grande réserve d’eau douce au monde (20%).

Après une première approche culturelle de la Sibérie les deux premiers jours, nous arrivons enfin face à celui que nous attendions tant : sa Majesté le lac Baïkal !

Pour le moment, pas de glace vive, seulement une étendue blanche où les vagues semblent avoir été figées dans leur élan par le grand froid sibérien. Un espace qui ne laisse place qu’au silence. Il n’y aurait rien à dire de toute manière. Nous sommes chanceux, le bleu du ciel nous renvoie la blancheur presque divine du lieu. Y a-t-il vraiment de la vie ici en hiver ?

Les oiseaux peu timides, qui mangent dans nos mains des graines données par un des chauffeurs, nous confirmeront que oui, il y a de la vie ici, par -35°C !

La glace du lac Baïkal : fascinante et inquiétante

La glace est un élément vivant et les bruits un peu effrayants de ses mouvements nous le rappellent à chaque pas. Voici un exemple des bruits de coups de feu sous la glace que l’on peut entendre également sur le lac Baïkal :

Entre neige et glace, c’est facile d’évoluer sur le lac, mais en cas de glace vive, il faut se pourvoir de crampons. Car oui… la glace ça glisse ! Les mouvements de glace rendent la traversée en véhicule très sportive et en fait une aventure à part entière…

En 4×4 sur le lac : pneu crevé et autre péripétie…

En effet, il n’y a pas de route définie sur le lac Baïkal et les conducteurs expérimentés doivent s’accommoder de ses caprices et improviser l’itinéraire selon les possibilités pour rejoindre l’île d’Olkhon. C’est ce que nous avons vécu avec eux. Il fallait pouvoir être réactif et sortir rapidement du véhicule en cas de souci, mais la nature du souci restait flou…

Comme notre guide Aldar nous l’avait ordonné, nous ne quittions ni nos chaussures, ni nos manteaux dans les camionnettes, en cas « d’urgence ». « Quelle urgence, Aldar ? », pour seule réponse, un sourire. ?

La traversée fut pleine d’adrénaline et de rebondissements, dans un cadre magique, où le vent nous secouait à chaque descente. A trois véhicules, nous nous suivions et nous avons vite constaté que le premier véhicule était le véhicule test. Aussi a-t-il subi :

  • un « tanquage » dans la neige au départ de Oust Bargouzine
  • un problème de jante
  • un pneu crevé
  • et enfin un problème d’amortisseur !

Les véhicules sont malmenés et on se demande même comment c’est possible de franchir les murs de glaces pointus et aiguisés… Mais le calme et la sérénité des chauffeurs expérimentés nous ont vite rassuré. De plus ils réparaient les véhicules avec une rapidité déconcertante ! Durée d’un changement de roue sur un lac gelé par -25°C : 10 minutes (si, si !).

Mais qu’est-ce qu’un souci de logistique face à un cadre aussi magique que celui-ci ?

4x4 sur le lac baikal en Sibérie, Russie

En 4×4 sur le lac, pneu crevé, problème d’amortisseurs et autres péripéties.

Cascade de glace et neige poudreuse

Sur le lac Baïkal, on peut admirer des cascades de glace vue de l’intérieur des grottes. A l’intérieur, ces cascades se divisent en centaines de stalactites. Magnifique ! On en trouve assez fréquemment le long des côtes rocheuses. La neige, quant à elle, est plus que poudreuse. Elle est légère et ne s’agglomère pas, tant le froid est sec. Cela combiné au vent, la neige s’agglutine en sort de boule/nid au creux des branches. Ce qui est assez inédit.

Grotte et cascade de glace, lac baikal, siberie, russie

L’île d’Olkhon

Une fois arrivée de l’autre côté du lac, sur l’île d’Olkhon, nous avions encore une heure de route pour rejoindre la ville de Khoujir, où nous attendait notre hébergement et notre bania chaud (sauna russe). Sur l’île il n’y avait que des pistes, alors nous avons encore été brassés une petite heure. Mais qu’est-ce que l’effet Orangina à côté de cet environnement hors du commun ! La neige nous avait accueillis et nous découvrions un espace vallonné, enneigé, parsemé de quelques maisons éclairées.

Le lendemain, c’est une ville d’un autre temps que nous avons découvert : des véhicules inconnus en Europe, des vaches qui prennent – par -20°C ! – possession des lieux, et en décor, des herbes hautes dorées qui pointent le bout de leur tige à travers la neige. On dirait qu’une poudre dorée a été jetée à la surface la neige. Enchantement…

Le temps était clément. Nous sommes partis en randonnée pour rejoindre la cabane où a été tourné le film Dans les forêt de Sibérie  de Safy Nebbou (2016), adaptation du livre de Sylvain Tesson. Ce n’est pas la cabane où a vécu Sylvain Tesson, qui était sur le continent. On apprend dans le livre qu’il rencontre un ours brun, ce qui est impossible sur l’île d’Olkhon, car il n’y en a pas !

Cabane où a été tourné le film Dans les forêt de Sibérie Lac baikal, Sibérie, Russie.

Cabane où a été tourné le film Dans les forêt de Sibérie.

Pour l’anecdote, la seule fois où l’on a recensé des ours brun sur l’île c’est parce qu’ils avaient traversé le lac à la nage (40 km) pour fuir un énorme incendie. Ils n’ont pas fait long feu sur l’île…

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Le lac Baïkal est un enchantement. Comment décrire ce sentiment étrange lorsqu’on se retrouve au milieu d’une « petite mer » où la glace vive laisse voir le mètre de glace qui nous sépare de l’eau ? Le vent qui siffle pousse la neige légère qui glisse sur la glace miroir. Elle nous rappelle, par sa mélodie délicieusement angoissante, que la glace vit… Le spectacle époustouflant de l’île d’Olkhon sous la neige a fini de nous enchanter, malgré les petits coups de chaud (et froid ^^) parfois. Bref, la Sibérie dans toute sa splendeur : rude et sublime.