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Voyage en ski de randonnée aux portes du Pôle Nord

Faire du ski de randonnée en Arctique, à 78°Nord, c’est l’expérience unique que Florence a choisi de vivre au printemps dernier. Dévaler les pentes de neige avec vue sur l’océan, bivouaquer sur la banquise et observer des traces d’ours polaire, Florence raconte ce voyage insolite et aventure, à seulement 1 000 km du Pôle Nord.

Sportive et aventurière dans l’âme, toujours en quête de voyages engagés et amoureuse du Grand Nord, Florence est toujours de la partie quand il s’agit de vivre une expédition hors du commun en Arctique. Elle est ainsi partie de nombreuses fois avec notre agence 66°Nord, spécialiste des terres polaires, et a réalisé la quasi totalité des expéditions les plus engagées de notre calatogue de voyages. A son palmarès d’expéditions polaires, Florence peut compter : une itinérance sur le lac Baïkal gelé, la côte Ouest au Groenland en kayak de mer, la banquise du Spitzberg en ski-pulka, la taïga enneigée de Finlande en chien de traîneau, et dernièrement, les pentes enneigées du Svalbard en ski de randonnée.

Et quand Florence n’est pas dans le Grand Nord, elle est chez elle, à Paris, à la Sorbonne université. 

Je ne m’entraine pas spécifiquement pour un voyage mais j’ai l’entrainement. Je fais du sport, je circule en vélo tout le temps, et le week-end, je sors, même si je vis à Paris. Je vais en montagne, je pars faire du ski, du vélo, etc.

Après deux itinéraires en ski de randonnée nordique et en pulka dans les vallées du Spitzberg, Florence a décidé cette fois-ci de prendre de la hauteur et d’atteindre les sommets de l’île en ski de rando. 

Florence Le Priol voyageuse 66°Nord

Florence Le Priol voyageuse 66°Nord ©Florence Le Priol

Ski de rando et traces d’ours polaire

Après quelques heures de traversée en bateau et l’observation de phoques, notre petit groupe de skieurs est déposé sur la banquise. C’est parti pour 5 jours dans le grand blanc, loin de tout.

Bout de glace sur l'eau observés depuis le bateau

Depuis le bateau ©Florence Le Priol

Phoque au Svalbard l'hiver

Phoques observés depuis le bateau ©Florence Le Priol

Première activité : le montage du camp. Les tours de garde sont organisés et les filets de sécurité pour éloigner les ours, montés. Nous sommes ici sur le territoire de l’ours polaire, espèce protégée dans tout l’archipel du Svalbard. Si notre petit groupe ne croisera pas sa route durant le séjour, il en observera les traces dans la neige.

On a vu des traces d’ours sur la banquise. Dans le secteur, on savait qu’il y avait quatre ours au moment où on y était. Sur le camp, on a vu des traces de renards polaires et de rennes. On a également eu la chance de voir ces derniers.

Camp de base

Camp de base ©Florence Le Priol

Traces d'ours polaire

Traces d’une oursonne et de son petit dans la neige ©Florence Le Priol

Renne du Svalbard

Renne du Svalbard, espèce endémique de l’archipel ©Florence Le Priol

Encadré par un guide de haute montagne, nos voyageurs débutent l’activité. Première ascension, première descente, dans un environnement blanc immaculé, entouré par l’océan glacial arctique.

Franchement, c’était vraiment super, on a fait trois randos diffférentes avec trois vues différentes et trois types de pentes différentes. C’était trois belles randos et sans avoir le côté logistique du montage de camp. Être en ski de randonnée, au sommet du Spitzberg, avec la vue sur le fjord en bas, c’était vraiment fabuleux. Il y avait vraiment une ambiance Grand Nord, même s’il n’a pas fait très froid. Le moins qu’on ait eu c’était -17°C et c’était la « nuit ». Il faisait plus froid dans ces heures-là, mais sinon il faisait quand même assez « chaud ». Dans la journée il faisait parfois zéro.

Voyage en ski de randonnée en Arctique au Svalbard

Randonnée à ski ©Florence Le Priol

Quels sont tes coups de coeur de ce voyage ?

L’évolution dans un milieu sauvage et isolé

Ce qui est différent avec le ski dans les Alpes c’est que lorsque je fais du ski de rando en montagne, je vais dormir dans un refuge, un hôtel. Là, pas le choix, on est forcément en tente car des refuges il n’y en a pas. On est au milieu de nulle part, c’est complètement sauvage. On est en totale autonomie. Rien ne peut interférer, on est seul au monde, réellement, et ça c’est vraiment chouette. 

Cet isolement et ce devoir d’autonomie se ressent aussi dans l’ambiance du groupe. On est tout seul, chacun aide, il y a une vraie solidarité entre les uns et les autres. Chacun a son expérience, certains ont plus d’expérience que d’autres qu’ils partagent aux plus novices. Cette entraide soude tout de suite le groupe en quelques heures. C’est beaucoup plus rapide dans les circuits engagés que les circuits plus faciles dans lesquels l’ambiance du groupe met plus de temps à se créer et qui a un esprit peut-être moins solidaire, moins collectif. C’est aussi ça que j’aime dans le côté engagé des voyages et que je recherche.

Groupe ski de randonnée en Arctique

Skieurs 66°Nord au Svalbard ©Florence Le Priol

Les tours de garde en cas de visite dun ours blanc

Il y a un truc que moi j’aime bien, ce sont les tours de garde. Quand on monte la garde durant la « nuit », il y a toute une ambiance, la lumière est si particulière, on est au milieu de la nature, tout est silencieux. C’est le calme, c’est tranquille, ce sont des moments apaisants

Quels tips peux-tu nous partager suite à cette exépdition ?

Alors on prend généralement des lingettes pour assurer un minimum de toilette. Mon conseil : ne pas prendre le gros paquet de 100 lingettes, il gèle ! Du coup, le petit tips est de prendre plusieurs petits paquets dont un qui reste toujours dans la poche, et qui du coup est utilisable.

Une des questions que je me posais, c’était par rapport aux peaux pour les skis : comment les faire sécher avec de telles températures ? Et bien en fait, il n’y a jamais eu de problème, déjà parce que l’on a eu de la chance avec les conditions météos mais aussi parce qu’elles sèchent sans soucis sur les skis.

Quel niveau de ski faut-il avoir pour faire ce séjour ?

Pour ce séjour dans le haut Arctique, il est indispensable d’avoir une bonne expérience en ski et notamment en ski de randonnée en montagne. Ce voyage au Svalbard demande un engagement psychologique et physique important de la part de chaque voyageur en raison de l’isolement absolu, de la rusticité du quotidien et de la météo imprévisible.

De mon côté je fais du ski de fond et du ski de rando. Généralement j’arrête plutôt la saison fin avril, mais là, sachant que j’avais ce circuit qui partait le 8 mai, j’ai continuer à skier en rando jusqu’en mai.

Dans le groupe, le niveau était assez homogène. On avait des âges semblables et on avait tous un niveau de ski équivalent, avec chacun ses spécificités. Il faut quand même avoir un bon niveau pour faire ce séjour. Il faut bien maîtriser une pente un peu raide et avec de la neige un peu dure, avec les couteaux. Je crois qu’on les a mis à toutes nos randonnées. La neige était quand même dure mais on a aussi eu de la bonne neige dans les descentes. C’est d’ailleurs la meilleure neige que j’ai eu de la saison. Après les descentes n’étaient pas super difficiles mais la neige n’était pas toujours de la poudreuse donc parfois ça ajoutait de la complexité technique à la descente. En montée, la neige était assez dure, donc clairement, maitriser le ski de randonnée est un prérequis pour faire ce voyage en ski.

On avait tous des DVA et on a toujours pris les crampons. Il y a des parties où on était sur les glaciers, pas crevassés, mais ça pouvait aider sur un passage un peu difficile. Le baudrier que l’on mettait servait surtout sur la partie glacier.

Ski de rando au Svalbard dans le grand Nord

Descente en ski ©Florence Le Priol

En un mot, c’était un super séjour !

Merci à Florence pour ce retour de ce tout premier départ de notre voyage en ski de rando au Svalbard ! Si vous souhaitez vous aussi vivre cette aventure hors du commun et rejoindre notre prochain groupe d’aventuriers des terres polaires, n’hésitez pas à nous contacter !

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