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Voyage en Arctique, récit d’un voyageur 66°Nord

Un voyage en Arctique est souvent une aventure marquante. Plus qu’un voyage, c’est une expérience, que Bernard Lugaz a voulu immortaliser dans son livre Ultimae Terrae. Parti en 2016 au Svalbard avec notre agence de voyage 66°Nord, il raconte son aventure au 78° parallèle. En attendant de découvrir son livre et de lire ses aventures et mésaventures, voici une petite interview de l’auteur. 

Bernard Lugaz, auteur du livre Ultimae Terrae, au Svalbard

Bernard Lugaz, auteur du livre Ultimae Terrae, au Svalbard

Quelles sont les 3 choses qui vous ont le plus marqué au Svalbard ?

La proximité du pôle Nord.
Jamais je n’avais été si près du « sommet de la terre ». Se dire qu’au-delà de cet archipel démarre la banquise et qu’à moins de 1 300 km se trouve le pôle Nord représente quelque chose de troublant. D’autant que, contrairement à l’Antarctique, qui est un continent… solide, ici la mer est gelée en permanence et les prochaines terres « de l’autre côté ! » sont l’extrémité de la Sibérie orientale puis l’Alaska, juste séparées par le détroit de Béring.

Le jour sans fin (fin juin, il faut le préciser !).
Comme je l’ai souvent évoqué dans le livre, si ce fut une surprise d’arriver en plein jour alors que minuit était déjà passé, ce jour sans fin a sensiblement dérouté mon horloge biologique et donc mes rythmes circadiens ! En outre, comme il n’y avait pas de véritables rideaux dans le logement pas plus que de volets, il faisait donc jour en permanence. Ce qui m’a amené à devoir rapidement dormir avec un masque d’avion sur les yeux !

Les paysages.
Sous ces hautes et même très hautes latitudes, le temps est plus que changeant, passant en quelques heures à peine du grand soleil au temps couvert avec pluie et même neige. Pour autant, les paysages n’en sont que plus extraordinaires (sauf quand ils sont masqués par la brume ou les nuages !), voire magiques. En outre, en peu de temps, on passe de massifs montagneux (guère élevés, du moins à proximité de Longyearbyen) à des déserts de neige et de glace. Ailleurs, d’imposants glaciers, longs parfois de plusieurs dizaines de kilomètres, viennent vêler dans des fjords magnifiques et étonnamment calmes. Enfin, tous ces paysages sont emplis d’un silence quasi religieux.

Le Svalbard vu de l'avion ©Bernard Lugaz

Le Svalbard vu de l’avion ©Bernard Lugaz

Dans votre livre, vous parlez de disproportion entre l’être humain et l’environnement naturel. Pouvez-vous nous expliquer ?

De tous mes voyages, ce fut sans aucun doute celui qui m’a laissé la plus forte impression de disproportion entre l’être humain et la nature toute puissante. Une nature essentiellement minérale (si l’on y englobe toutefois les fjords et les glaciers). Comme si l’on vous disait, ou l’on vous faisait sentir, que votre place n’est plus ici. La présence, ou du moins la crainte – réelle ! – de tomber sur un ours blanc, un redoutable prédateur, ne fait d’ailleurs qu’amplifier ce phénomène. L’homme se sent tout petit, perdu, nullement à sa place dans ces déserts de roches sombres et de glace. La nature y est exclusive, en ce sens qu’elle éconduit l’homme.

Randonnée sur les hauteurs de Longyearbyen ©Bernard Lugaz

Randonnée sur les hauteurs de Longyearbyen ©Bernard Lugaz

Ce fut la première fois également que je n’ai pas souhaité aller au-delà, pour chercher à savoir ce qu’il pouvait y avoir derrière tel col, tel sommet, tel glacier. Une crainte certes injustifiée mais qui était chez moi bien réelle. D’autant qu’au-delà, il n’y avait rien, plus rien, que du blanc, du blanc à perte de vue. Plus aucune trace humaine. Comme un néant.

Oui, une disproportion comparable à celle que pourrait sans doute ressentir un astronaute débarquant sur une autre planète.

Ceux des missions Apollo n’ont-ils pas éprouvé de genre de malaise ?

Glacier de l'Isfjord ©Bernard Lugaz

Glacier de l’Isfjord ©Bernard Lugaz

Pourquoi avoir choisi d’écrire un livre sur cette aventure au Spitzberg ?

Pourquoi avoir écrit un livre ? D’abord pour le plaisir ! Ensuite, pour partager ces voyages assez extraordinaires que j’ai la chance de faire. Et, comme à chaque fois je recherche des destinations un peu hors du commun (cf. mon site www.calamasol.fr), je présume que le lecteur sera curieux de parcourir au fil des pages toutes ces contrées un peu étranges que j’ai pu sillonner. En ce sens, le Spitzberg (en fait, car on le sait moins, le Spitzberg n’est qu’une île, la plus grande certes, de l’archipel du Svalbard) reste peu connu. Si des croisiéristes chanceux ont pu débarquer quelques heures à Longyearbyen, ils ne peuvent imaginer ce que l’on peut découvrir comme paysages et vivre comme aventures une fois dépassées les limites de cette petite ville, anciennement minière.

La semaine passée là-bas, alternant randonnées en raquettes de plusieurs heures, découvertes de fjords sans fin, de glaciers fabuleux, voire même sorties en kayak, valait largement le récit de toutes ces aventures. Et quelles aventures parfois ! Comme je le dit souvent :

On ne revient jamais indemne de tels voyages tant les émotions sont fortes… et durables !

Rando au Spitzberg ©Bernard Lugaz

Rando au Spitzberg ©Bernard Lugaz

Des conseils pour nos futurs aventuriers au Svalbard ?

D’abord, NE PAS HÉSITER !!

Cette destination est à la fois unique et exceptionnelle. Et pas besoin d’être jeune ni expert en randos ! Quiconque veut goûter à un bout du monde – et celui-là en est un sacré ! – ne doit pas hésiter un seul instant. Il en reviendra riche, ayant emmagasiné au fil des jours des souvenirs impérissables et surtout extraordinaires, voire insensés.

Et de retour chez lui, regardant un planisphère ou une mappemonde, il se dira : « je suis allé là-bas » !

Vue sur Longyearbyen, capitale du Svalbard ©Bernard Lugaz

Vue sur Longyearbyen, capitale du Svalbard ©Bernard Lugaz

 

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